Abbatiale Sainte-Marie
Dans le dédale des petites rues du vieux village, l’on peut y découvrir les anciennes portes et les remparts qui formaient l’enceinte du noyau défensif (lors de sa fortification, au XVI° siècle, par les Templiers) autour de l’église et du monastère qui l’entourait. Consacrée pour la première fois en 982, ce précieux témoin du premier Art Roman Languedocien qu’est l’abbatiale Sainte-Marie dont le millénaire a été célébré en 1982, constitue à l’évidence le plus beau fleuron du long passé historique de la commune.
A l’extérieur , c’est désormais le décor lombard qui apparait au visiteur puisque les fortifications, élevées pendant les guerres de religion, ont été démolies mais sur le côté Sud, on peut encore voir les trois contreforts et la corniche qui délimitait le mur primitif.
Sur la partie extérieure de la nef centrale, on peut admirer les fenêtres lombardes ainsi que trois sarcophages provenant d’un cimetière de la commune.
Le porche, désormais ouvert sur la place, donne accès à cette église à 3 nefs mais primitivement, ce narthex du XII° siècle, couvert d’une voûte en berceau, avait son entrée directement côté ouest.
Le portail de l’église, à l’intérieur du porche, date du XII° siècle et a un tympan uni et deux archivoltes décorées chacune d’un cordon de pierres noires avec , au centre du cordon extérieur, une croix pattée.
Les trois nefs de trois travées de 28m. de long pour 16m. de large sont séparées par trois arcatures plein cintre qui reposent sur de massifs piliers cruciformes.
Le transept, long de 25m. pour 4,50m. de large offre l’aspect d’une véritable église transversale; aspect accentuée par l’éclairage naturel venant de petites fenêtres hautes situées au fond de la nef centrale.
La coupole centrale est surmontée d’un lanternon et est considérée comme une des plus anciennes du Languedoc.
Le croisillon sud est surmonté d’un clocher gothique remanié dont la face sud , située dans une ruelle étroite est décorée de quatre arcs aveugles. Le support des deux arcs centraux était une console sculptée en tête de bœuf. Ce décor soigné entourait une porte d’entrée maintenant fermée et surmontée d’une fenêtre gothique.
L’abbatiale possède une remarquable table d’autel, le maître-autel, à lobes datant du X° siècle, il mesure 2,10m. x 1,22m. et est finement décoré sur sa face supérieure d’une rangée de perles et d’oves, d’une draperie plissée en éventail. Les trapèzes en écusson qui séparent les lobes sont sculptés de motifs stylisés différents côte à côte et semblables face à face. Un petit autel, orné de deux rangées de perles et d’oves, ainsi que d’un décor de lobes se trouve dans l’absidiole Nord de l’église.
Le trésor de l’Abbadié se compose d’un sarcophage du III° siècle en marbre blanc veinés de gris. Seule la face antérieure du monolithe est sculptée: on peut y voir , au centre, un couple en buste surmonte un cartouche vide de toute inscription. Le décor à cannelures rudentées est un décor classique; le couvercle, à deux versants, est décoré, aux angles, d’acrotères et à sa base d’un rinceau d’acanthe d’une facture raffinée.
A l’étage se trouve la pièce maîtresse du trésor, le « Chef de Saint Jean-Baptiste », chef d’œuvre d’orfèvrerie montpelliéraine du XV° siècle : ce buste fait de plaques d’argent réhaussées de vermeil pour la barbe et les cheveux est une œuvre de Jacques Maurel datée de 1440. L’artiste a donné à ce buste, un visage « souffrant et apaisé, mort et vivant », suivant qu’on le regarde de face ou de profil.
Sources : L’Abbatiale Sainte-Marie de Quarante par le Conseil paroissial sous le ministère de l’Abbé Frioux.